Portrait de David Vladyka, ambassadeur Caman
Dans les Alpes suisses, sur les hauteurs de Val-d’Illiez à l’occasion du shooting de notre dernière vidéo, nous sommes allés à la rencontre du lausannois David Vladyka, chef opérateur pour Absinthe Films et ambassadeur Caman.
Peux-nous nous parler de ton parcours derrière la caméra?
J’ai commencé à filmer pendant mes études de photographie à Vevey, à la fin des années 90. Grand fan de sports extrêmes et particulièrement du snowboard, j’avais des amis qui avaient des contacts parmi les Pros en Suisse et c’est assez naturellement que je me suis mis à les suivre et documenter leurs prouesses.
J’ai ensuite travaillé pendant près de 20 ans pour la compagnie américaine Absinthe Films. J’ai fait principalement des films documentaires de snowboard, des films freestyle et freeride, mais également des shows pour la télé américaine.
Depuis quelques années j’ai étoffé mes possibilités avec des shootings plus commerciaux tels que des publicités pour le tourisme ou des films d’entreprise.
Quelles récompenses ont reçus tes différents projets?
Dans le snowboard, on a plusieurs fois reçu le titre de «Movie of the year» par différents magazines américains. Un documentaire qu’on a produit récemment a reçu un prix du «Meilleur story telling» dans un festival canadien.
Qu’est-ce qui est important dans ton quotidien de caméraman?
Chaque tournage nécessite d’abord de connaître son sujet sur le bout des doigts. Peu importe lequel. Si tu n’as pas un tant soit peu étudié ton sujet, il te sera difficile de le filmer.
Il faut aussi bien connaître son matériel pour notamment éviter les fautes bêtes pendant les prises de vues. C’est assez élémentaire, mais ça arrive plus souvent qu’on ne le pense.
Enfin, il faut aussi avoir de bonnes capacités d’adaptation aux différents problèmes qu’on peut rencontrer pendant un tournage, savoir rebondir est essentiel.
Peux-tu nous parler des risques liés aux tournages de sports extrêmes en montagne?
Pour le freestyle, un caméraman ne va pas forcément risquer sa vie, c’est plutôt l’athlète qui se met en danger. La plupart du temps, ça se passe bien.
Pour ce qui est du freeride ou du backcountry dans le jargon, là c’est plus compliqué. Il faut avant tout être un bon skieur ou snowboardeur. Ensuite, on ne s’aventure pas en dehors des pistes sans une certaine dose de connaissances de la montagne.
L’équipement joue aussi un rôle essentiel dans l’aspect sécuritaire, on se doit d’avoir un DVA (détecteur de victimes d’avalanche), une sonde, une pelle, suffisamment d’eau. C’est la base.
Le plus grand risque, ce sont les avalanches. Si ce risque est élevé, il faut savoir renoncer, ne pas se mettre en danger soi-même, mais aussi l’équipe et les potentiels sauveteurs qui seraient amenés à intervenir pour nous aider.
Comment perçois-tu l’évolution du matériel vidéo depuis tes débuts?
J’ai commencé en shootant du film super 8, puis en 16mm et en super 16. On est passé au digital en 2013, ça fait donc seulement 10 ans que j’évolue avec du matériel digital.
Ce que je peux dire, c’est que ça va très vite. En l’espace de 10 ans les caméras sont devenues de vrais bijoux technologiques. Les formats sont toujours plus performants et la qualité devient juste incroyable.
Avec une évolution aussi rapide, il y a évidemment beaucoup de place pour les acteurs du milieu qui poussent les accessoires vidéos toujours plus loin. On le voit avec les stabilisateurs ou encore la poignée de commande Caman S Grip Pro, on gagne en confort et on peut adapter notre matériel exactement comme on veut, c’est simplement génial.
Aujourd’hui, es-tu pleinement satisfait de ton matériel?
Très satisfait oui. Efficacité et rapidité, c’est ce qui a changé le plus pour moi avec les équipements ces dernières années. Il reste peu de place pour l’erreur puisqu’on peut tout contrôler, avant, pendant et après chaque prise de vue. Appliquer des LUT en temps réel ou shooter en RAW par exemple, ces nouvelles technologies permettent un contrôle incroyable sur les images.
À ton avis, comment va évoluer la vidéo dans les 10 prochaines années?
Ce que je remarque, c’est qu’il y a de plus en plus de personnes qui s’intéressent à la vidéo, probablement en raison de l’essor des réseaux sociaux. La vidéo fait vraiment partie intégrante de notre vie et les supports comme les téléphones portables sont pour beaucoup dans cette évolution.
La demande pour du contenu de qualité ne va certainement pas baisser, bien au contraire, elle va devenir plus forte. À mon avis, cela laisse encore de belles perspectives d’évolution.